15 tonnes de coquilles d’œufs par jour bientôt revalorisées
Avec l’ambition « d’apporter des solutions concrètes aux problèmes de notre société », Circul’Egg conçoit des ingrédients biosourcés en donnant une seconde vie aux coquilles d’œufs et inaugure son premier site de production à Janzé.
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La start-up française Circul’Egg a annoncé l’inauguration de sa nouvelle usine de revalorisation des coquilles d’œufs issues de l’industrie agroalimentaire. Dans son communiqué envoyé le 19 septembre 2023, l’entreprise affiche un objectif ambitieux : « faire que les biodéchets d’aujourd’hui deviennent les ingrédients biosourcés et up-cyclés de demain ».
Située à Janzé, en Ille-et-Vilaine, cette nouvelle infrastructure marque « une étape cruciale » pour l’entreprise, puisqu’elle doit lui permettre d’avoir un site affecté à sa production et localisé stratégiquement à proximité des grandes casseries d’œufs françaises.
Lancement de la production à grande échelle
Après sa création en 2020, la start-up a rapidement fait breveter son procédé qui permet de séparer sans produits chimiques la coquille externe de la membrane coquillière des œufs, en 2021. Une première levée de fonds est alors organisée pour la création d’une unité pilote en Région parisienne, suivie d’une deuxième pour financer l’industrialisation de son procédé et le lancement de sa production à grande échelle.
Plus de cinq millions d’euros ont ainsi été rassemblés afin de financer le site industriel, dont deux millions d’euros auprès d’investisseurs, complétés par le soutien de la Région et de la communauté de communes, de partenaires publics régionaux (Ademe, Banque publique d’investissement), et des aides de banques régionales.
Circul’Egg inaugure une usine de 1 600 m², avec deux lignes de production et un laboratoire de R&D. L’entreprise, qui a déjà valorisé plus de 25 000 tonnes de coquilles d’œufs depuis sa création, indique que « la production commencera en novembre avec une capacité de traitement des coquilles d’œufs de 5 tonnes par jour » et vise par la suite une capacité de 15 à 20 tonnes par jour.
Des coquilles riches en biomolécules d’intérêt
Faisant le constat que 40 000 tonnes de déchets de coquilles d’œufs sont perdues chaque année, car « peu, voire pas exploitées à l’issue des casseries », son fondateur, Yacine Kabeche, explique que l’idée de Circul’Egg lui est venue après avoir échangé avec des directeurs de casseries. « J’ai alors découvert qu’ils avaient des quantités astronomiques de coquilles d’œufs dont ils ne savaient plus quoi faire… alors qu’elles sont pourtant riches en biomolécules d’intérêt ».
Le processus de transformation commence par la décontamination des coquilles, suivi par l’étape brevetée de « séparation mécanique de la membrane interne et de la coquille », puis le broyage pour obtenir une poudre fine à destination des industriels du complément alimentaire, de l’alimentation animale et de la cosmétique.
S’inscrivant dans une démarche d’économie circulaire, le procédé permet d’obtenir deux produits finis : une poudre de carbonate de calcium et une poudre de membrane coquillière, riche en biomolécules telles que le collagène et l’acide hyaluronique.
Yacine Kabeche explique constater « un réel engouement pour [ses] produits. Tout le monde reconnaît l’importance de trouver des alternatives respectueuses de l’environnement et éthiques dans le secteur du carbonate de calcium et du collagène ». Cette première usine répondra à une partie de la demande, tandis que les ventes sont déjà sécurisées pour l’année à venir, dans un contexte de demande croissante.
Redistribuer la valeur à l’ensemble de la filière
Grâce à son modèle de production, la start-up indique répondre à plusieurs demandes à la fois :
- Le besoin des casseries de valoriser leurs coquilles d’œufs ;
- La proposition d’alternatives biosourcées aux industriels, dont le carbonate de calcium provient en quasi-entièreté de l’extraction minière ;
- Une rémunération plus juste des acteurs de la filière œuf remontant jusqu’aux éleveurs concernés.
Pour la start-up, « la circularité dépasse largement la notion de recyclage ». Elle définit ainsi sa vision, « valoriser tout ce qui peut l’être », en redistribuant la valeur à l’ensemble des acteurs concernés et en « essayant de redonner à chaque collaborateur, partenaire, éleveur ou casserie, la rétribution qui lui revient ».
Parallèlement à son développement, Circul’Egg et son équipe ont déjà obtenu de nombreuses récompenses, notamment : le Prix de l’économie circulaire de la Fondation Deloitte (2021), Lauréat des entreprises engagées dans la transition écologique de l’Ademe (2021), Sélection par Europe 1 pour les trophées de l’avenir, catégorie Food Tech (2022).
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